Bien Fait !
Antonia Baehr & Jule Flierl seront en résidence avec leur équipe du 25 août au 7 septembre.
Un dispositif expérimental performatif sur le déplacement des valeurs
" Nous vivons un moment historique où les systèmes de valeurs sont négociés et déplacés. Les artistes ont un rôle important à jouer dans la lutte contre ce glissement, qui tente de revenir sur les acquis du siècle dernier en Europe. La culture de la mémoire collective, le discours sur le genre (masculin/féminin) et le rapport aux « règles de l’art » font tous partie d’un retour de bâton populiste.
En ces temps de poussée massive de l’extrême droite, il nous paraît nécessaire d’interroger les systèmes de valeurs qui régissent nos goûts et nos jugements en matière de qualité artistique et de réfléchir aux possibilités d’intervention créative des artistes dans le discours sur la qualité et les normes.
L’artiste Robert Filliou **(1926-1987) a développé le Principe d’Equivalence, sorte d’outil conceptuel dans lequel il a élaboré les jugements de qualité "bien fait", "mal fait" et "pas fait". Nous avons actuellement besoin de cet outil et voulons l’appliquer à nous-mêmes dans le spectacle vivant. Lorsque la liberté artistique et la liberté d’expression sont en jeu, nous voulons thématiser les dynamiques sociales dans le domaine de l’art et exercer et sonder les pratiques de liberté." Antonia Baehr et Jule Flierl
C’est à partir d’une amitié et d’une collaboration de longue date que les deux danseurs/ euses ont proposées à Hermann Heisig et Claire Vivianne Sobottke de se réunir pour ce quatuor. L’humour inhérent au travail de Hermann Heisig et ses dispositifs absurdes, ainsi que la physicalité grotesque de Claire Vivianne Sobottke et sa manière démystificatrice d’aborder le public, ont inspiré Antonia Baehr et Jule Flierl pour la conception de cette création.
Ce projet est un travail chorégraphique qui utilise des danses grotesques, le chant comme empreinte d’états physiques, des tutoriels absurdes et un jeu avec les dénominations. Les quatre interprètes passent de convention en convention, de la scène de l’opéra, à celles du studio de danse, du théâtre avec le quatrième mur, du socle du musée, du théâtre off, ou du théâtre de Guignol. Iels nomment et désignent, pratiquent l’identification et le rejet des systèmes de valeurs, pour finalement inventer leurs propres critères obstinés et bancals.
Note : **L’histoire de Robert Filliou est celle d’une recherche. La recherche d’un artiste qui a voulu faire de sa vie son art pour dessiner une véritable proposition poétique pour la vie sociale et politique. "Poésie-action", "Territoire de la République géniale", "Principes d’économie poétique", "Poïpoïdrome", "Création permanente", Robert Filliou aime les systèmes, les concepts. Et dans le contexte des expérimentations artistiques des années 60 et 70, ses assemblages, pièces, écrits, jeux, lieux, vidéos et poèmes sont une utopie : il veut tous nous faire participer à son "rêve collectif", il invente des lieux d’échange et de création, il cherche la poésie partout.
Direction : Antonia Baehr et Jule Flierl
Avec : Antonia Baehr, Jule Flierl, Hermann Heisig et Claire Vivianne Sobottke
© Karolina Sobel
Production : Les Bazis, avec le soutien du Fonds de dotation Marie-Thérèse Allier pour l’art contemporain
L’association Les Bazis est soutenue par La Drac Occitanie, La Com. de Com. Couserans Pyrénées, le département de l’Ariège, la mairie de Sainte-Croix-Volvestre