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fougère

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Danse

Audrey Gaisan-Doncel est en résidence du 26 août au 8 septembre 2019.
Sortie de résidence le 6 septembre à 19h aux Bazis.

Au Bazis en cette fin d’été, je vais venir travailler fougère, avec Eric Yvelin et mon fils Gaston. Nous allons faire fougère. Une danse seule. Je ne travaille qu’in situ, de façon empirique. Avant le travail sur place il n’y a donc que la préparation. Je me prépare en m’inventant des définitions/postulats de départ :

PRATIQUES ARTISTIQUES : L’acquisition et la transformation de caractères et de comportements héréditaires au contact de l’homme. SPECTACLES : Processus par lequel des êtres vivants s’adaptent à un habitat crée à leur intention par l’Homme. POLITIQUES : Processus qui amène une espèce sauvage sous gestion humaine. MOUVEMENTS : Processus par lequel des modifications de fréquences de gènes sont obtenus quand une population est soumise à une pression de sélection. CHOREGRAPHIES : Acquisition, perte ou développement de caractères, résultant d’un contrôle et d’une sélection de la part de l’Homme.

Le langage, le tissus de mots que nous allons partager au travail est essentiel, il s’invente au fur et à mesure que nait la danse. Je vais chasser les mots, les signes. Les faire apparaitre en les traquant pour qu’ils disparaissent. Faire fougère c’est tenter la saisie de l’invisible. Nous avons oublier l’invisible. C’est saisir l’invisible force qui nous fait danser, regarder le « site 0 ».

Je vais travailler avec ma famille car il me semble qu’il faut être ensemble pour fougère. Ensemble pour parler tissu, sémiologie, chasse, domestication, surréel, dinosaure, textile, fougère… Découvrir notre âge, entendre les sons disloqués dans nos têtes, écouter la musique.

> Audrey Gaisan-Doncel est danseuse et chorégraphe, elle s’est formée à la danse au Conservatoire National Régional de Paris et Ex.e.r.ce au CCN de Montpellier sous la direction de Mathilde Monnier. Depuis 2002 elle a été interprète pour de nombreux chorégraphes dont Rémy Héritier, Jennifer Lacey, Loïc Touzé, Martine Pisani, Latifa Laâbissi, Mark Tompkins, Boris Charmatz, Julie Nioche, Catherine Contour, Alain Michard, Olivia Grandville, Emmanuelle Huynh.

Ses rencontres avec Rémy Héritier, Jennifer Lacey, Barbara Manzetti et Loïc Touzé sont déterminantes.

De 2009 à 2018, elle joue avec Jeune Fille Orrible (musique), un « Principe d’infamie lyrique » qui manipule et élabore du bruit acoustique sans sonorisation.

En 2010, elle signe avec Jennifer Lacey et Barbara Manzetti la pièce I Heart Lygia Clark, dans laquelle sont dispensés des « soins aesthétiques » à des clients/spectateurs reçus individuellement sur rendez-vous. Ce travail explore notamment le potentiel de la thérapie comme pratique artistique.

Dernièrement, elle est interprète et assistante pour Yasmine Hugonnet La Ronde, Se sentir Vivant, Chro no lo gi cal, et collabore avec Clara Cornil et David Subal Dans les bois ainsi que Yaïr Barelli.

Par ailleurs, elle est lauréate du programme « Hors les Murs » de l’Institut français en 2012 pour son projet
How many dogs in New York. Elle y passe 4 mois.

" Pratiquer la figure du chien comme métaphore d’une domesticité implicite au métier d’interprète et à la danse. Qu’est ce que la domestication d’un travail en général ? Ecrire une langue, une danse, comme à la fois sophistication et archaïsme de la relation.
Travailler le cadre et les territoires de la danse, la transformation, la "clandestinité", l’extraction et le déplacement. Roder et creuser un trou. Être un chien, dans une ville-meute.
Fouiller les enjeux et implications d’une physicalité particulière de la relation et d’une domesticité quelle qu’elle soit, en rapport à une démarche et savoir-faire singulier d’une danseuse.
Comment saisir et incarner cette posture en tant que telle. Comment affranchir la relation. Comment l’étendre à tous les niveaux de la production d’une forme."

Elle invite le musicien Eric Yvelin à la rejoindre pour partager son processus pendant quelques semaines. De retour en France elle poursuit l’aventure notamment aux Laboratoires d’Aubervilliers, la pièce intitulée alors Combien de chiens est créée. Plusieurs formes à ce travail ont vu le jour, dont la performance Two many dogs à la Ménagerie de Verre (2015) suite à l’invitation de Volmir Cordeiro.

Conception : Audrey Gaisan Doncel
Collaboration : Eric Yvelin, Gaston
Production : Les Bazis, La DRAC Occitanie

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