Robert Steijn & Matthieu Blond

" En partant du constat que j’ai eux plusieurs relations avec des hommes beaucoup plus âgés que moi ces dernières années, je suis un jours tombé sur le terme daddy issues dans un magazine féminin. Celui-ci expliquait cette attirance pour des hommes plus âgés nommé parfois sugar daddy comme étant le résultat un père absent ou violent dans ma jeunesse.

Je me suis alors rendu compte que le terme daddy issue qu’on peut traduire en français par « problèmes parternel » était une expression courante dans les magazines féminins, gay et de psychologies pour parler de jeune femme hétéro ou homme gay sortant avec des hommes beaucoup plus âgé. M’amusant de cette psychologie de magazine (qui est aujourd’hui très critiquée), j’ai commencé à me questionner sur cette attraction personnel.

Après une semaine de résidence aux Bazis en 2022 autour des premières intuitions sur ce projet, j’ai senti la nécessité de m’entourer de Robert Steijn pour construire un duo dansé. Robert a été mon enseignant à Sndo (Amsterdam). Il m’a semblé important d’être accompagné de Robert sur ce projet afin d’approfondir une danse qui cherche à apaiser, à comprendre, à guérir autant nous même que les fantômes qui nous accompagnent.

Le projet Daddy Issues s’inscrit aussi dans suite de mes recherches entre performance et publication. Mon premier projet de performance nommé Journal était un magazine sur la performance qui utilisait la voix, les gestes et actions pour prendre forme. Il n’existe alors aucune publication imprimée mais seulement une performance qui va de salon en salon pour être consulté.
Dans la ligné de ce projet, j’ai créé plusieurs performances qui se pensent comme des publications, c’est le cas pour Nécrologie, Edition Spéciale, As Blond As You Want, Mercure Rétrograde ou le Hors-Série Anon.

Le terme « Issue » veut à la fois dire en anglais un problème et une édition/publication. Ainsi Daddy Issues peut se voir comme un numéro spécial de la revue Journal autour des questions de père. Ce numéro est à la croisé des magazines féminins, gays, psychologiques, de mode ou encore érotiques. Ces magazines sont souvent considéré par la critique comme moins sérieux voir secondaires mais ils ont longtemps été les seuls espaces d’expressions pour des publics tenus éloignés des lieux de pouvoirs et de représentation mainstream." M.Blond